Paul et Thufir Hawat
Paul dévisageait le vieil homme.
— Thufir, j’ai pensé à quelque chose.
— Oui ?
— Je connais bien peu de choses de vous.
— Comment cela ?
Hawat le regarda en face en se demandant : Est-ce que ce gamin ose m’insulter ? Douterait-il de ma loyauté ?
— Je veux dire : je ne connais rien de réel à votre propos. Par exemple, euh… est-ce que vous avez jamais été marié ou…
— J’ai eu des femmes, grommela Thufir.
— Et des enfants ?
— Je ne crois pas.
— Mais pas de famille.
— La famille du duc est ma famille.
— Ce n’est pas pareil, dit Paul. Vous avez été tellement accaparé par…
— Ce que je veux ou ce que je désire, mon duc me le donne. Si un roturier s’adressait ainsi à moi, ce serait un outrage mortel. Mon garçon, vous êtes né pour régner, et pour accepter les services de ceux dont vous vous êtes acquis la loyauté. Être né ainsi ne saurait suffire, cependant. Vous avez beaucoup à apprendre aussi. C’est pour cela que nous sommes ici et nous devrions nous mettre au travail. (Hawat tapota sur les documents éparpillés sur la table.) Yueh, votre mère et tous ceux qui connaissent plus ou moins Arrakis ont rassemblé ça pour vous. Alors, qu’est-ce que vous pensez de cet endroit ?